La Foire de Saint-Pierre – Ellis Peter

FoireAuteur : Ellis Peter (aka Edith Pargeter)

Éditeur : 10/18

Présentation de l’éditeur :

La grande foire de Saint-Pierre à Shrewsbury attire tous les marchands des environs. Mais une querelle éclate entre les bourgeois de Saint-Pierre et les moines du monastère bénédictin, à propos de la répartition des bénéfices de la foire. Peu après, un marchand est retrouvé mort.

Frère Cadfael est alors tiré de l’herboristerie de son monastère pour utiliser une nouvelle fois sa clairvoyance au service d’une cause juste.  » Il fallait oser écrire des romans policiers avec pour héros un moine bénédictin anglais du Moyen Age…

Mais Ellis Peters a osé.[…] Son héros, frère Cadfael, a le don de débrouiller les affaires policières sans jamais rater complies. C’est là tout le charme de ces romans fort arme de ces romans fort originaux ! « 


Critique :

Ellis Peter est l’un des pseudonymes de la romancière anglaise Edith Pargeter, sous lequel elle a commis la très prolifique série d’enquêtes menées par le moine bénédictin Cadfael. J’ai déjà évoqué ce personnage parmi quelques enquêteurs atypiques. Avant de s’engager, son expérience militaire et sa vie aventureuse lui ont permis d’acquérir de l’épaisseur. La Foire de Saint-Pierre est la quatrième enquête (sur 21) qui met en scène des bagarres, vols et meurtres pendant l’une de ces foires qui avaient cours au Moyen-Age partout en Europe, et qui étaient un lieu d’échange, non seulement pour les marchandises, mais aussi pour les idées et les complots politiques. C’est dans ce contexte que notre frère bénédictin se voit confier la résolution du meurtre d’un grand marchand de Bristol (Maître Thomas), assassiné après une altercation avec les fils des marchands de la ville hôte (Shrewsbury en Angleterre, en 1139). Le leader de cette bagarre est d’ailleurs soupçonné un temps, avant que n’interviennent vol, agression et meurtre pendant son incarcération. Nous soupçonnons un temps la nièce de Maître Thomas (Emma) d’avoir un comportement louche, mais c’est pour mieux dévoiler plus tard une sombre affaire politique dans cette Angleterre faite de vassaux qui complotent dans le dos du Roi, pour obtenir plus de terres et de richesses.

J’ai été très surpris par l’équilibre de l’enquête. Les trois premiers quarts du roman, d’une langueur interminable, se développent un peu comme une investigation classique (Sherlok Holmès) alors que le dernier quart relève plus du thriller politico-historique. Etre mis plus tôt dans la confidence m’aurait apporté plus de piment. Cela aurait donné une autre dynamique au roman. Sinon, l’auteur s’atarde volontier sur les détails qui formaient la vie commerciale de cette époque, ainsi que sur les moeurs des marchands, ce qui n’est pas pour me déplaire, moi qui apprécie le décorum social, voire anthropologique. J’accompagnerai volontiers cet ancêtre de Guillaume de Baskerville dans une autre enquête !

Pierre Ceriano, le 18 juillet 2009.