Les Mains du Che – Serge Raffy

Mains du Che

Auteur : Serge Raffy

Éditeur : Seuil

Présentation de l’éditeur :

Au début des années 1980, sur les bords du lac Maracaibo, un enfant de pêcheurs, Jaurès Pakuto, Indien barí, rêve de devenir photographe. Son ami chilien, l’étrange don Virgilio, chasseur d’éclairs, lui a prédit un destin à la Robert Capa.

De l’autre côté de l’Atlantique, en France, Hector Mendez, jeune journaliste d’origine espagnole, reçoit un beau jour une lettre de son père. Ce père qu’il n’a jamais connu lui révèle un secret : espion du KGB, il fut chargé par Moscou, au début des années 1960, de surveiller Ernesto Guevara, et cela jusqu’à l’annonce de sa mort le 9 octobre 1967. Selon lui, le « Che » serait toujours vivant. Vingt ans après son exécution dans le village de La Higuera, en Bolivie. Absurde ? Sans doute. Mais il y a tout de même ce mystère des mains coupés. Ces mains du « Che » qui ont disparu…

Ce thriller politique plonge dans la noirceur des réseaux d’espionnage de la guerre froide depuis l’Empire soviétique jusqu’en Amérique du Sud, à travers le destin des deux personnages candides, parachutés au cœur d’une énigme qui les dépasse. C’est aussi un voyage initiatique qui conduit nos héros de l’Altiplano bolivien jusqu’aux Pyrénées basques, une visite imaginaire de la mémoire du « Che », Christ rouge, Don Quichotte marxiste, apôtre fumeur de Havane.

Voici le roman d’une des plus grandes énigmes du XXe siècle, celle de la mort d’Ernesto Guevara, dit « Le Che », par l’un des meilleurs connaisseurs français de la saga cubaine, journaliste, biographe internationalement reconnu de Fidel Castro.

Serge Raffy est écrivain, journaliste et scénariste. Il a publié trois romans (dont La piste andalouse, 2005, prix du Livre Europe 1), plus d’une dizaine d’enquêtes, trois biographies (dont celle de Fidel Castro, 2003 et 2013) et un recueil de poésie.


Critique :

Ernesto Guevara, dit le Che, a-t-il survécu ? Son exécution était-elle une mise en scène ? Ce thriller explore cette hypothèse.

Que dire ? L’idée est bonne. Mais pourquoi s’égarer dans les passions amoureuses du personnage principal, si ce n’est pour noircir de la page ? Que vient faire la longue histoire de couple au début du roman, avec moult détails sur la vie et la famille de la demoiselle ? Jusqu’à la fin notre héros se verra malmené par une gente féminine décidément ingrate avec lui, confinant à la chick lit. Serge Raffy hésite entre les pages opinions du Nouvel Obs et le forum psy de Elle. Je me suis rassuré en me disant que l’auteur avait peut être besoin de cela pour faire ressortir un élément important de la trame : la déception. Déception amoureuse, mais aussi déception de l’engagement politique. La déception et la trahison sont les points communs de tous les personnages : qu’ils soient communistes (de diverses obédiences), agents de la CIA, fellagha d’Algérie. Ce roman résonne parfois comme un coming-out et une prose autour de la mort des icônes. Même si on a compris depuis longtemps que le pouvoir rend fou et injuste, il y en a qui mettent plus de temps que d’autres…

Quant à l’hypothèse de départ, l’idée que le Ché ne soit pas mort exécuté, celle-ci est plutôt bien développée, bien fouillée et la fin est… voir paragraphe précédent !

Pierre Ceriano, 29 octobre 2018

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